Le S-Métolachlore est une substance active herbicide de la famille des chloracétamides, à mode d’action racinaire. Il est principalement utilisé sur des cultures de printemps (maïs, tournesol, sorgho, soja…) et plantes porte graines mineurs (courgette, potiron, coloquinte). Face à la recrudescence des adventices, il a été très utilisé en Pays de la Loire, avec environ 143 tonnes achetées en 2020.

Sur le Bassin versant du Layon-Aubance-Louets, les achats sont globalement stables depuis 2013, avec en moyenne 3,9 tonnes achetées/an, à l’exception de l’année 2018, qui connait un pic de plus de 5 tonnes achetées.

Cependant, cette utilisation importante, couplée aux caractéristiques de la molécule, ont un impact pour l’eau potable et l’environnement. En effet, elle est soluble dans l’eau et a un faible coefficient d’adsorption sur les sols, ce qui explique les nombreuses détections dans les eaux brutes (cours d’eau et nappes).

C’est également le cas des produits de dégradation de la molécule, appelés métabolites : métolachlore ESA, CGA, OXA et NOA. Ils sont persistants dans l’eau et sont peu retenus dans les filières de potabilisation de l’eau. Ces métabolites, notamment l’ESA métolachlore, entrainent régulièrement des dépassements du seuil réglementaire dans l’eau potable distribuée, en Pays de la Loire, mais aussi chez nous, dans les communes du SLAL.

Aussi, face à ces constats et malgré les conditions et recommandations d’utilisation renforcées sur les zones les plus à risque de transferts (aire d’alimentation de captage, bassins versants), l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a pris la décision le 20 avril 2023 d’interdire la vente de produits à base de S-Métolachlore à partir du 20 octobre 2023. Le stockage et l’utilisation de ces produits restent autorisés jusqu’au 20 octobre 2024.

Des alternatives existent pour palier à la restriction de son utilisation :

La maitrise de l’enherbement d’une parcelle passe d’abord par la mise en œuvre de leviers agronomiques pour limiter les levées d’adventices. En effet, l’efficacité des solutions de désherbage, qu’elles soient chimiques ou mécaniques, dépendent en premier lieu de l’état d’enherbement des parcelles ainsi que de l’état de résistances des adventices présentes. Le contexte pédo-climatique, ainsi que la nature des adventices présentes doivent être intégrés à la réflexion. Un moyen efficace d’améliorer l’efficacité du désherbage est de diminuer le nombre d’adventices qui lèveront dans la culture. Le raisonnement de la stratégie de désherbage doit s’inscrire dans une démarche globale, incluant la mise en œuvre de leviers agronomiques préventifs :

• Rotation (importance de l’alternance entre cultures d’hiver et cultures de printemps) – travail du sol (labour, faux-semis …)
• date de semis
• mise en place d’un couvert végétal ou d’une culture étouffante en interculture
• installation de variétés à bonne vigueur au démarrage pour limiter le salissement
• réduction de l’écartement inter-rang (50-60 cm) pour étouffer plus rapidement les adventices

D’une manière générale, tout ce qui permet à la culture de couvrir rapidement les inter-rangs limite les levées échelonnées et la concurrence des adventices.

D’autre leviers complémentaires existent comme le désherbage mécanique et les choix variétaux. N’hésitez pas à parler à votre conseiller technique !

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