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Préparer ses semences de blé : que disent les essais sur le traitement de semences ?
À l’approche des semis, la question revient chaque année : faut-il traiter systématiquement ses semences de blé ?
Deux séries d’essais récents — l’un conduit en Maine-et-Loire par le SLAL et la CAPDL, l’autre dans le Tarn par la Chambre d’agriculture et le groupe Dephy Ferme — apportent des réponses convergentes.
En 2024, le Syndicat Layon Aubance Louets (SLAL), avec la Chambre d’Agriculture – CAPDL, a conduit un essai comparatif semences traitées vs non traitées sur blé. Quatre exploitations ont participé, en utilisant la même variété et la même parcelle.
Résultats observés
- – Levée : pas de différence nette (2 parcelles mieux avec TS, 2 mieux sans TS).
- – Nombre d’épis/m² : toujours dans la cible (400–600 épis/m²).
- – Etat sanitaire : aucune différence (piétin, septoriose, fusariose, carie, charbon).
Conclusion => Il n’y a aucune différence entre la partie semences traitées et semences non traitées, que ce soit sur la levée ou sur l’état sanitaire en végétation. Cela confirme la possibilité de s’en passer.
- Essais et témoignages dans le Tarn (2017-2019)
La Chambre d’agriculture du Tarn a mené plusieurs essais sur blé tendre, blé dur et orge, et accompagné des agriculteurs du groupe Dephy :
- – Les comptages de levée (pieds/m²) sont très proches entre témoins non traités et traités.
- – Les rendements sont équivalents.
- – Des céréaliers engagés dans la réduction d’intrants confirment qu’il est possible de semer sans traitement, sous réserve de vigilance : tri sévère des semences, analyses sanitaires et de germination, sélection de parcelles saines.
- – Les traitements ne sont à conserver que sur les parcelles à risque identifié (carie, ergot, piétin échaudage, semis tardifs ou sols froids).
Conclusion générale : le traitement systématique n’est pas justifié. Il faut raisonner au cas par cas, plutôt que supprimer ou conserver les traitements sans analyse.
Pour rappel, il n’y a pas de traitements de semences en agriculture biologique, et il n’y a pas plus de problème de fonte des semis ou de parcelles touchées par des maladies venant des semences.
- Bonnes pratiques pour semer sans traitement
Pour sécuriser les résultats :
- – Sélectionner des parcelles propres et saines.
- – Trier sévèrement les lots de semence (éliminer petits grains et grains fusariés).
- – Analyser la qualité sanitaire et la germination (coût 65 – 130 €).
- – Réserver le traitement aux parcelles à risque ou servant à produire ses propres semences.
- – Ne pas utiliser de semences fermières issues d’une parcelle malade (carie, ergot, fusariose, charbon).
- – Préférer des semences traitées sur les parcelles ayant eu :
- * du piétin échaudage dans les 3 dernières années,
- * de l’ergot dans les 4 dernières années,
- * de la carie dans les 10 dernières années.
Et surtout, respecter les règles agronomiques :
- – Avoir des rotations longues.
- – Éviter les graminées dans les couverts végétaux qui peuvent être un relais de maladies.
Enfin, si certains sont engagés en MAEC, depuis 2023 les traitements de semences comptent dans le calcul des IFT. Faire sans TS est donc un bon moyen de diminuer les IFT.