L'EAU DE PLUIE DOIT S'INFILTRER AU PLUS PRÈS DE LÀ Où ELLE TOMBE ! Avant le XIXème siècle les eaux de pluies et les eaux usées, étaient déversées directement dans le caniveau puis à la rivière. Suite aux nombreuses épidémies de peste et de choléra,...
Le S-metolachlor est un herbicide largement utilisé dans les cultures comme le maïs, le soja et le tournesol. Cet herbicide appartient à la famille des acétanilides et agit en bloquant la germination des graines de mauvaises herbes, ce qui permet une meilleure maîtrise des cultures. Grâce à son efficacité, il est devenu un outil incontournable pour de nombreux agriculteurs dans la gestion des adventices, surtout dans les grandes cultures.
L’interdiction du S-métolachlore fait suite à une série d’évaluations scientifiques menées par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Les résultats de ces études ont montré que cette substance pose des risques sanitaires et environnementaux importants. En effet, le S-métolachlore, une fois appliqué dans les champs, se décompose en plusieurs sous-produits (ou métabolites) dont certains sont particulièrement stables et peuvent migrer facilement à travers le sol jusqu’aux nappes phréatiques et être emportés jusqu’aux rivières. Ils sont ainsi fréquemment retrouvés dans les captages d’eau, dépassant les seuils réglementaires autorisés dans l’eau potable. La persistance et la mobilité de ces composés constituent des problèmes majeurs pour les stations de traitement de l’eau, car ces métabolites ne peuvent pas être éliminés par les méthodes classiques de filtration et de purification (cela cause la fermeture de certains captages, l’augmentation du coût de traitement, des travaux, etc…).
En mars 2023, l’Union européenne a annoncé que le S-métolachlore ne sera plus autorisé à la vente et à l’utilisation dans ses États membres. En France, il n’est plus possible d’acheter de produit contenant cette molécule depuis le 23/04/2024. Un délai de grâce pour l’utilisation des stocks courait jusqu’au 23/07/2024. Depuis cette date, ces produits sont considérés comme PPNU (Produits Phytosanitaires Non Utilisables). Ils doivent être traités comme des déchets dangereux et être éliminés via des filières spécialisées.
Comment gérer la fin de mon stock ?
En France, la gestion des PPNU est facilitée par des campagnes de collecte organisées régulièrement par des organisations professionnelles agricoles et des associations spécialisées comme ADIVALOR (Agriculteurs, Distributeurs, Industriels pour la Valorisation des Déchets Agricoles).
Vous pouvez identifier les distributeurs participants à la collecte via le site officiel d’ADIVALOR
Près de chez vous, vous retrouverez :
- SCPA, Silo de Villvert,, 49320 CHARCE SAINT ELLIER SUR AUBA, 02 41 45 59 03
- CAPL, ZA du milon – chavagnes, 49380 TERRANJOU, 02 41 68 81 81
- BROSSET AGRO BOCAGE, ZA Champ du MoulinTREMONT, 49310 LYS HAUT LAYON, 09 72 97 56 92
- TERRENA, ZI Les CourtilsVIHIERS, 49310 LYS HAUT LAYON, 02 41 75 03 14
- AGRIAL, 6 rue Robert Schuman, 49310 LYS HAUT LAYON, 02 41 75 01 76
Quelles alternatives ?
L’interdiction du S-metolachlor peut représenter un défi de taille, notamment ceux qui dépendent de cet herbicide pour assurer un bon rendement de leurs cultures. En l’absence de cette substance, la gestion des adventices devient plus complexe. Heureusement, plusieurs solutions peuvent être envisagées pour compenser la perte du S-métolachlore.
- Herbicides alternatifs : Il existe d’autres herbicides homologués, qui peuvent offrir une efficacité similaire. Cependant, chaque produit a ses limites, et leur impact environnemental doit également être pris en compte.
- Allonger les rotations et la diversification des cultures pour éviter la sélection d’une flore spécialisée : Alterner les périodes de semis, les cultures sarclées et salissantes, les graminées et les dicotylédones permet de rompre le cycle des adventices. Ajouter à cela une tête de rotation pluriannuelle comme une prairie, permet de concurrencer les adventices et d’éviter leur montée à graine
- Désherbage mécanique : Une gestion mécanique rigoureuse peut également avoir de très bons résultats. La réalisation de faux semis avant l’implantation des cultures, puis des passages de herse étrilles, houes rotatives, bineuse, en alternatif ou en alternance au chimique peut permettre d’y décrocher petit à petit.
- Lutte biologique : L’intégration d’insectes ou de plantes qui inhibent naturellement la croissance des adventices est une autre piste à explorer pour limiter l’utilisation d’herbicides chimique
- D’autres leviers existent comme le choix variétal ou la date de semis par exemple. Il n’y a pas qu’UNE mais un PANEL de solution, qu’il faut adapter selon votre contexte local. En combinant différents leviers, vous pourrez, non seulement réduire votre dépendance aux herbicides, mais aussi renforcer la résilience des systèmes de production face aux défis à venir.
Le 8 juin 2023, un essai de désherbage sur maïs avait été mis en place par la Chambre d’Agriculture pour tester plusieurs modalités : chimiquement, mécaniquement et en combinant les deux. Voici le lien vers la vidéo de cet essai
Attention : avant toute utilisation de produits phytosanitaires, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit
Information complémentaire : Levier agronomique pour la gestion des adventices (GABB_44)