Restaurer les cours d’eau et les zones humides
Pourquoi ?
Les cours d’eau du territoire sont en mauvais état.
Afficher la carte de l’état des masses d’eau sur le territoire
Afficher la carte de l’état des masses d’eau sur le bassin Loire-Bretagne
Les cours d’eau subissent d’importantes pressions sur la qualité de l’eau (rejets d’assainissement ou pluviales, érosions des sols…) et la quantité d’eau (climat, prélèvements anthropiques…). Les anciens travaux d’aménagement hydraulique ont conduit à élargir et approfondir, déplacer et cloisonner les cours d’eau.
Il en résulte des dysfonctionnements :
La morphologie des cours d'eau dégradée

Un cours d’eau trop profond ne peut plus déborder et agit comme un drain sur les parcelles riveraines. Les zones humides disparaissent.
L’absence de végétation participe au réchauffement de l’eau. Une eau chaude perd en oxygène, elle est donc moins vivable pour la biodiversité.

Dans un tracé rectiligne et sans végétation, l’eau est accélérée, les zones de contact entre l’eau et le sol sont faibles ainsi l’infiltration de l’eau n’est plus possible.
Les formes du lit sont homogènes, l’eau est stagnante. La capacité d’accueil de la biodiversité est limitée, et la capacité d’autoépuration inhibée.
De nombreux ouvrages et barrages
Les ouvrages font obstacle à la circulation du bois et des sédiments (matières solides transportées par le cours d’eau). L’équilibre entre dépôt de sédiment et érosion est bouleversé, il se créé un envasement en amont des ouvrages et une érosion en aval.
L’eau stagnante se réchauffe, la teneur en oxygène baisse et l’évaporation est plus intense.
Enfin, les ouvrages bloquent la circulation des espèces animales ayant besoin d’espace pour l’accomplissement complet de leur cycle de vie.
Un classement en 2 listes existe pour protéger la continuité écologique :
- En liste 1, aucun nouvel obstacle à la continuité ne peut être construit sur les cours d’eau. Le renouvellement des autorisations pour les ouvrages existants est soumis à des prescriptions spécifiques.
- En liste 2, les ouvrages existants doivent être gérés ou aménagés pour assurer la continuité écologique.
Aussi, pour l’Anguille plus spécifiquement, il existe des Zone d’Actions Prioritaires (ZAP) définies dans le cadre d’un plan de gestion européen visant à reconstituer le stock d’anguilles européennes. Dans ces zones, les mesures de gestion incluent l’aménagement d’ouvrages et l’amélioration des habitats.
Par ces dysfonctionnements, les cours d’eau ne sont plus en mesure de compenser les pressions qu’ils subissent et d’assurer les services rendus à l’Homme.
Comment ?
Le Syndicat Layon Aubance Louets restaure certaines portions de cours d’eau en améliorant leurs morphologies et en réduisant l’impact des obstacles à l’écoulement.
Les actions du syndicat :
La restauration de la morphologie
La restauration de la morphologie des cours d’eau consiste à recréer un lit sinueux et à en rehausser le fond.
- Cours d’eau méandriforme
- Faible profondeur et écoulements diversifiés

La diversité des formes du lit (profondeurs et largeurs) et les méandres mettent l’eau en mouvement, elle est ainsi mieux oxygénée et le cycle naturel d’épuration s’opère.

Les méandres augmentent les surfaces de contact entre l’eau et le sol. Cela permet l’infiltration, l’épuration et la dissipation de l’énergie de l’eau.
La réduction de la profondeur permet le débordement en hiver (sur des zones sans risque) qui alimente le sol en eau et atténue les crues en aval.

Les différents espaces créés dans le cours d’eau offrent plus de support de vie à la faune et la flore.
La restauration de la continuité écologique
La continuité écologique se définit par la libre circulation des organismes aquatiques et un bon déroulement du transport sédimentaire.
La restauration se traduit par des interventions sur les ouvrages, en fonction des usages en place, ils peuvent être aménagés ou supprimés.
- Arasement partiel d’un ouvrage
- Suppression total d’un plan d’eau

Un cours d’eau sans obstacle permet aux organismes vivants d’accéder aux zones indispensables à leur reproduction, à leur croissance, à leur alimentation ou à leur abri.

Une eau en mouvement est de meilleure qualité. Le transport sédimentaire est nécessaire à la dissipation de l’énergie de l’eau et au maintien d’un équilibre entre érosion et dépôt.

La suppression d’ouvrage s’accompagne de travaux de rehaussement du fond du lit du cours d’eau afin de maintenir la lame d’eau le plus haut possible et maintenir l’alimentation en eau des parcelles riveraines.
La reconnexion au lit majeur et la restauration des zones humides
Les travaux de restauration des cours d’eau participent à la restauration des zones humides et des zones d’expansion de crues en améliorant leur alimentation par un débordement plus fréquent du cours d’eau.


Les zones humides sont des éponges naturelles, elles stockent l’eau qui peut être surabondante lors des crues ou des fortes précipitations, pour la restituer ensuite en cas de manque (sécheresse). Elles permettent également la recharge des nappes.

Comme un filtre naturel, la zone humide reçoit des éléments minéraux et organiques qu’elle emmagasine, transforment et retourne à l’environnement. Elle joue ainsi un rôle de dépolluant important (c’est sur ce principe que se développent aujourd’hui les piscines naturelles et les systèmes de phyto-épuration).

Les zones humides accueillent des espèces animales et végétales qui lui sont propres, dont beaucoup sont protégées.




